Grégoire CHAUVIERE LE DRIAN dirige en France l’activité de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Le 6 octobre 2022, à l’Hôtel de l’Industrie, il a présenté cette institution financière spécialisée de l’UE devant une cinquantaine d’invités. Créée en 1958, la BEI contribue par ses prêts à réaliser les politiques économiques et sociales de l’UE en faisant appel aux marchés de capitaux, donc sans coûter aux contribuables. Les 27 Etats membres de l’Union en sont les seuls actionnaires.
Par cette composition du capital, elle se distingue bien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) fondée en 1991 dont les actionnaires sont les Etats européens pour seulement 50%, le principal actionnaire étant les USA (10%). La BERD a été spécialement créée pour aider à la modernisation de l’Europe centrale et orientale après la fin de la guerre froide.
Les prêts de la BEI vont pour 90% aux Etats de l’UE, le reste va aux pays candidats à l’adhésion à l’UE et, au-delà, à des pays visés par les politiques de développement et de coopération de l’UE.
Les clients de la BEI sont la plupart du temps des collectivités publiques mais le privé n’est pas absent comme l’indique l’exemple cité par Grégoire Chauvière Le Drian du » prêt vert » de 130 M€ accordé il y a quelques jours à LOXAM pour sa transition vers les véhicules électriques. Les prêts de la BEI ont un montant minimum de 15 M€, seuil qui devrait prochainement être rabaissé pour accueillir des startups.
L’avantage pour le client est d’obtenir un crédit qu’il n’aurait pas obtenu d’une banque commerciale et à un taux faible par rapport à la concurrence. En effet, la BEI ne prend pas de marge bénéficiaire et facture au coût de la ressource, coût qui est des plus faibles car la BEI bénéficie de la meilleure appréciation sur les marchés financiers.
Deuxième avantage, la durée du financement est longue : souvent 7-12 ans, parfois 15-25 ans et même 40 ans a précisé notre intervenant. Enfin, le client bénéficie d’un effet signal auprès de la communauté bancaire qui apprécie le sérieux du dossier dans la mesure où la BEI l’a accepté, ce qui le permet d’augmenter sa capacité d’emprunt.
Car les critères de sélection sont très exigeants d’où une procédure d’instruction certes longue mais une absence de créances douteuses sur toute la durée des prêts. Ces critères ne portent pas seulement sur la solvabilité du demandeur mais sur les conséquences sociales et environnementales de l’investissement financé puisque la BEI a aligné toutes ses activités sur les principes de l’accord de Paris sur les changements climatiques du 12 décembre 2015.
Michel Ortiz