L’Europe veut envoyer un signal fort d’unité à Vladimir Poutine.
Le 6 octobre, la « Communauté politique européenne » a fait ses premiers pas. Pour l’occasion, 44 dirigeants du continent se retrouvent à Prague, sept mois après le début de l’invasion russe en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprimera depuis Kiev en visioconférence. Par ailleurs, les dirigeants des 27 pays de l’UE ont prévu de rester un jour de plus pour un sommet informel.
L’idée avait été lancée en mai dernier par Emmanuel Macron.
Cette « CPE » (qui ne résonne pas bien dans nos mémoires) est un rassemblement beaucoup plus large que l’Union européenne (17 pays invités en plus des 27 membres du bloc). Mais derrière ce nouvel acronyme, on ne peut pas ignorer qu’il existe des tensions latentes et des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l’UE : Norvège, Ukraine, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Moldavie, Serbie, Azerbaïdjan ont des agendas différents. Quel dénominateur commun trouver entre des candidats déclarés (et impatients) à l’adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps et le Royaume-Uni, qui choisissait il y a six ans de quitter l’UE avec fracas ?
Cette Communauté très politique et même stratégique sera-t-elle morte née à l’image de la Confédération européenne proposée en 1989 par François Mitterrand ? Succombera-t-elle sous la pesanteur de la technocratie comme c’est encore le cas du fait de l’élargissement ?
« Il y a un enjeu d’affichage face à Poutine qui est important », estime Elvire Fabry de l’Institut Jacques Delors. Mais si l’image des 44 dirigeants réunis aura du poids, « elle ne suffira pas », met-elle en garde. Suffira-t-elle à impressionner Poutine et à dissuader les populistes de continuer à saper l’Union Européenne ?
On l’espère sans encore y croire tout à fait.